Près de deux ans après sa disparition un soir d’octobre 2019, nombreux sont ceux qui, en ce samedi 4 septembre 2021, ont été invités à rendre hommage à Christian Tersac, arrivé à Bourgueil accompagné de sa famille depuis sa Tunisie natale, un beau jour de 1952.
Organisée par la municipalité et par la famille de cet infatigable serviteur du sport et de la jeunesse, cette cérémonie fut à l’image de l’homme qu’il était. A la fois marquée par des témoignages sobres mais émouvants, et illustrée par une exposition relatant à la fois son riche parcours, toujours au service du collectif, et retraçant une bonne part de l’histoire du club de Bourgueil, comme un clin-d’œil à son goût du patrimoine et de la transmission. Une démonstration de jeunes basketteurs en herbe, de ceux qu’il aimait tant accompagner au bord des terrains, vint boucler le programme de cet après-midi chargé de symboles, avant qu’un vin d’honneur ne mette un point final à cette cérémonie.
Un parcours exemplaire
Vainqueur du Criterium Ufolep du jeune basketteur en 1955 après des premiers dribbles effectués en Tunisie, Christian Tersac avait tapé dans l’œil de l’ASPO Tours, dont il rejoint les rangs à l’orée de la saison 1955-1956. Il y évolua notamment durant une saison au plus haut niveau. C’était l’époque des premiers joueurs états-uniens du club, des déplacements en train de nuit, et de l’inauguration du Palais des Sports, en 1956. Passé par le CREPS (Centre Régional d’Éducation Populaire et Sportive) de Dinard en 1958, il devint ensuite sociétaire de l’ENSEP (École Normale d’Éducation Physique), aux côtés de l’international puciste Michel Rat, son ami de toujours. Détaché à la DDJS (Direction Départementale de la Jeunesse et Sports) à partir de 1964, tourné vers le jeu et la formation, il suivit les préceptes de René Lavergne, et assura avec passion le développement du mini-basket en Touraine. Rappelé, tant par son vécu que par sa grande connaissance du basket par l’ASPO, il devint également membre de l’encadrement technique de la glorieuse épopée des années 1970, figurant parmi les pionniers de l’exploitation vidéo et statistique en France. Président du Comité de basket d’Indre-et-Loire de 1980 à 1996, il reçut des mains d’Yvan Mainini le Coq d’argent de la FFBB, tirant sa révérence à l’occasion de l’Assemblée Générale fédérale qui se tint à Tours en 1996. Il n’en garda pas moins un lien fort avec le basket, figurant parmi les membres à l’origine de la création de la commission patrimoine fédérale en 2007, avant d’en faire autant au niveau régional, à l’automne 2018. Il occupa également les postes de secrétaire général, puis de président de l’USFEN (Union Sportive de l’Éducation Nationale).
Loué pour sa gentillesse et sa sagesse, ce grand collectionneur aura transmis son amour du jeu à bon nombre de joueurs, entraîneurs, et dirigeants. Son nom figure désormais en bonne place sur la façade du gymnase de ce joli coin de Touraine qu’il affectionnait tant.
Article et photos réalisés par Thibault Roy