Retour en 1960 au Palais des Sports de TOURS où s’est déroulée la finale de la Coupe de France le 2 avril 1960 opposant l’AS DENAIN VOLTAIRE au CSM AUBOUE.
Denain face à Auboué, Degros contre Devoti : l’affiche promettait d’être belle, pour ces deux cités modestes (respectivement 29000 et 5000 habitants à l’époque). Elles allaient se rencontrer au cours d’une grande première pour le tout jeune palais des sports de Tours (inauguré en 1956) : l’édition 1960 de la finale de Coupe de France, nommée alors « Challenge eau d’Evian », du nom de l’enseigne qui succéda à l’automme 1959 aux apéritifs Dubonnet en tant que partenaire de la Fédération Française de Basket.
Le Cercle Sportif Municipal d’Auboué, vainqueur de la Coupe en 1956, mené par son emblématique et complémentaire tandem (le bouillant président Emile Ferrari, associé au plus sobre éducateur Maurice Pichon), arborait fièrement les couleurs du basket ouvrier du bassin sidérurgique lorrain. Avec l’incontournable et expérimenté international Louis Devoti (34 ans), mais aussi Turchi, Donnat et Swiatek. Après une saison malheureuse, à l’issue de laquelle il devait quitter l’élite nationale pour rejoindre le championnat de France Excellence, le CSM allait croiser le fer avec un club à la trajectoire inverse. Championne de France Excellence, l’Amicale Sportive Denain-Voltaire était en effet sur le point de rejoindre la Nationale 1. Association du bassin minier du Nord née en 1947, Denain s’appuyait sur la jeunesse d’apprentis basketteurs issus de l’école Voltaire de la ville. Les redoutés frères Nowak, Demoy, Fabianek, Lecerf, encadrés par le technicien Jacques Fiévé, étaient emmenés par le talent et la hargne d’un meneur de jeu d’à peine 21 ans et déjà international : Jean Degros, fils de l’un des fondateurs du club. Les nordistes avaient enchaîné les exploits durant les tours précédents, éliminant notamment le grand Charleville de Jean-Paul Beugnot et Perniceni, futur champion de France!
En ce début d’avril 1960, c’est au son des clairons et des crécelles que les 400 supporters denaisiens ayant fait le déplacement encourageaient leurs joueurs, dans un palais des sports loin de sonner le creux (2350 spectateurs payants). Comme un symbole, dans un match indécis, un ultime coup de patte de Jean Degros allait permettre à Voltaire de s’emparer du trophée, sur le fil (67-66).
La dynamique née de ce succès n’allait pas se démentir, Denain devenant au cours des années 1960 un acteur majeur du championnat de France, en remportant notamment le titre national en 1965. A contrario, Auboué disparut à l’issue de la saison 1966-1967 de l’élite, ne retrouvant jamais ce niveau.
Texte : Thibault ROY
Sources : Nouvelle République du 04 avril 1960